Gala Mérit’Or 2024 : l’opulence décadente des Années folles

La SDÉM avait demandé aux quelque 200 invités présents de suivre le thème du roman Gatsby le magnifique, de Francis Scott Fitzgerald.  Ce roman, situé dans le New York des années 1920, raconte le faste et l’opulence des réceptions données par le personnage-titre, Gatsby.  Les organisateurs, d’ailleurs, n’ont pas lésiné sur le décor du théâtre Meglab, transformé en salle de réception de style Art-déco pour l’occasion. 

Neuf prix à l’enjeu 

Au total, neuf prix étaient à l’enjeu, dans autant de catégories.  En tout, 17 entreprises et organismes étaient en lice dans l’une ou l’autre des catégories.   

C’est à la Quincaillerie G.C qu’est revenu l’honneur de recevoir le premier Mérit-Or, celui du Service à la clientèle.  L’entreprise Diafor a pour sa part remporté deux prix, celui de l’Investissement (moins de 500 000$) et celui de l’Engagement social et communautaire.  Concernant ce dernier prix, Diafor a conquis le jury en offrant 1$ par mètre foré.  Le directeur, Marc-André Dionne, a reçu le prix avec humilité.  « Ça peut paraître très peu, a-t-il déclaré à la foule.  Mais même les plus petites entreprises, si elles agissent ensemble, peuvent faire une réelle différence dans notre communauté. » 

Worknstay : une histoire inspirante 

L’entreprise Worknstay, qui se spécialise dans l’hébergement de travailleurs temporaires, a remporté le prix Création et Innovation.  La propriétaire de l’entreprise, Audrey-Ann Deshaies, a créé son entreprise un peu malgré elle.  « J’étais mère célibataire d’un enfant d’un an, a-t-elle raconté au Citoyen.  Je possédais une maison qui comptait huit chambres, et j’étudiais à l’université.  Pour joindre les deux bouts, j’ai décidé de louer mes chambres.  Au contact de ces travailleurs, j’ai réalisé qu’ils vivaient toutes sortes d’histoires d’horreur.  Un jour, un travailleur nommé Pete était tellement désespéré qu’il a passé trois semaines, couché sur un matelas de fortune dans mon salon!  Ça m’a brisé le cœur de voir un homme de 65 ans devoir dormir comme ça!  J’ai donc décidé de faire quelque chose dans le contexte de pénurie de logements. » 

De fil en aiguille, le bouche à oreille a fait son effet, si bien qu’Audrey-Ann Deshaies possède maintenant un réseau qui lui permet de mettre en contacts travailleurs et logeurs.  « Je travaille autant pour les uns que pour les autres, affirme-t-elle.  J’ai aussi connu des propriétaires qui ont connu des problèmes avec des travailleurs, donc, je peux aussi les aider avec ça. »     

Nourrir la région 

Le Centre Héva, qui regroupe une station d’essence et les bannières Café Dépôt, Valentine et La Diperie, a remporté le prix pour l’Investissement (plus de 500 000$, alors que le Mérit’Or de la Jeune entreprise est allé à l’École de conduite Vision 360.  Le prix Pérennité a été partagé entre deux entreprises bien connues dans l’axe Malartic/Rivière-Héva, soient Agnico Eagle et la Ferme avicole Paul Richard.  Son président, Maurice Richard, a rappelé les origines modestes de l’entreprise, qui aujourd’hui en est à sa troisième génération.  « Mon grand-père, en 1954, a acheté sa ferme pour 800$, avec une vache, un veau et six poules, se plaît-il à rappeler.  À l’époque, c’était une ferme de subsistance, pour nourrir la famille.  Aujourd’hui, nous avons plus de 100 000 poules pondeuses, et on nourrit toute l’Abitibi-Témiscamingue. » 

L’organisme Besoin d’aide 24/7 a reçu le prix Exception, pour l’ouverture prochaine de son centre de crise, à Malartic.  La directrice, Marie-Anne Chouinard, a tenu à remercier le maire Martin Ferron et le député Pierre Dufour pour leur aide dans le dossier, un dossier qui aura cheminé pendant sept longues années avant de connaître un dénouement heureux.  « C’est là que j’ai pu réaliser à quel point c’est complexe, la politique », a-t-elle déclaré dans son mot de remerciement. 

Une surprise… et un hommage 

Le président de Soudure Dufer, Marcel Dumas, s’est vu décerner le prix du Rayonnement, à sa grande surprise.  « J’étais ému, a-t-il dit, en entrevue avec Le Citoyen.  On ne s’attend pas à avoir des éloges de ce type-là.  On ne le fait pas pour ça.  On le fait de cœur, de passion.  C’est un travail d’équipe, une équipe qui partage ces valeurs de redonner à la communauté.  On travaille à améliorer les choses. » 

M. Dumas a rendu hommage, d’ailleurs, à ses quelque 250 employés.  « C’est moi qui vais chercher le prix, mais c’est en leur nom, de dire Marcel Dumas.  Ils ont le cœur sur la main.  Je ne peux pas faire cela tout seul.  C’est un travail d’équipe, c’est une volonté commune, et c’est ça que ça donne. » 

Pour clore le gala, la Ville de Malartic a rendu un hommage spécial à une entreprise qui est présente dans le paysage malarticois depuis plus de 40 ans, et ce, dans divers domaines.  L’entreprise Vezeau et Frères, qui a compté et qui compte encore plusieurs entreprises à Malartic, a longtemps été le cœur économique de la ville.  Les frères Vezeau ont été tour à tour commerçants, paramédics et même pompiers à Malartic.  Le maire Martin Ferron a donc remis, en compagnie de certains membres de son Conseil, une peinture de Louise Naud aux enfants des frères Vezeau, qui eux, ont fait parvenir un message de remerciements de l’étranger.  « On avait un conflit d’horaire, a expliqué avec son humour légendaire l’ex-maire André Vezeau.  Je tiens à féliciter tous ceux et celles qui ont été en nomination ce soir (samedi).  Parfois on pense qu’on n’est pas remarqués, mais dans le fond, on l’est.  Dans notre cas, ça a pris 40 ans pour qu’on le remarque », a-t-il ajouté, provoquant l’hilarité générale.  

C’est le directeur général de la SDÉM, Isaac Juteau, qui a eu le dernier mot de la soirée.  « Contrairement à ce que certains pensent, Malartic et Rivière-Héva sont des milieux dynamiques et d’excellents endroits pour partir une entreprise », a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris des convives.      

Pour tous les résultats : https://www.lecitoyenvaldoramos.com/article/2024/04/07/gala-merit-or-2024-les-laureats